mercredi 25 mars 2015

La Formation

Formation : Questions à Mohamed Tazi, Directeur associé de LMS Formation

«Il n’est pas évident de mener de front deux challenges, celui de rester performant et celui de suivre sérieusement sa formation»

La Vie éco : Quelles sont les difficultés que les cadres peuvent rencontrer lorsqu’ils entreprennent une formation ?
Une première difficulté réside à mon sens dans l’hétérogénéité des groupes de participants. Quand un groupe est constitué d’étudiants, de cadres et parfois même de dirigeants, forcément les objectifs ne sont pas les mêmes. Et, donc, les bénéfices attendus ne sont pas les mêmes pour tous.
Généralement, les plus jeunes cadres ont un besoin de formation dite «généraliste» au début de leur carrière. Une telle formation est souvent de type technique. Au fur et à mesure, leur cercle de compétences se nourrit d’expériences ainsi que de formations plus ciblées qui permettent de combler des lacunes apparues dans l’exercice quotidien de leurs fonctions.
Les performants expérimentés ont eux aussi besoin de formation. Elle est plus souvent de type managérial. Le but est souvent d’avoir une autonomie dans la prise de décision ainsi qu’une véritable satisfaction intellectuelle en montrant le chemin aux autres. Les perspectives de carrière sont toujours de mise, et le cercle de compétences généralement élargi. Mais à ce niveau, c’est plus souvent les probabilités qu’un poste adéquat se libère qui poussent à la formation.
La disponibilité constitue également une deuxième difficulté pour les participants. Même si les formations sont programmées en soirée ou en week-end, il n’est pas évident de mener de front deux challenges: celui de rester performant et celui de suivre «sérieusement» sa formation.
Trop souvent, on assiste à des taux d’absentéisme flagrants à cause d’indisponibilité surtout des cadres: réunions à la dernière minute, déplacements inattendus ou parfois un manque d’intérêt pour certains modules de la formation.
Certains y arrivent, avec beaucoup de volonté et de motivation, mais là encore au détriment de leur vie de famille et de leurs loisirs.

Comment concilier entre formation et travail au quotidien ?
Il y a un moyen simple : chercher les synergies. Si on choisit d’entreprendre une formation diplômante ou pas, elle doit apporter tout au long de son déroulement des compétences, de nouvelles manières de faire, des outils... qui doivent permettre d’être plus performant au quotidien.
C’est pourquoi il faut privilégier les «formations actions» ou tout au moins les formations pratiques ou à caractère opérationnel. Par exemple, au sein de LMS Formation, nous proposons un outil baptisé «Plan de progrès individuel» où le participant est amené à identifier ses points de progrès mais aussi à consolider ses points forts. Il se concentre ainsi sur le développement de ses compétences. 

Les formations longue durée sont généralement épuisantes et décourageantes, peut-on être pénalisé par cette démarche ?
Il est vrai que les entreprises rechignent à encourager leurs cadres à entreprendre des formations longue durée, non pas uniquement à cause de leur cherté mais aussi parce qu’elles retiennent en haleine leurs cadres pendant plusieurs mois. Ceci dit, je pense que d’aucune manière, une formation, qu’elle soit de courte ou de longue durée, ne peut être dommageable. Il est du ressort, voire de l’obligation de tout un chacun de veiller à son employabilité et à la maintenance de ses compétences.
Il est non seulement utile, mais indispensable qu’un cadre se remette en question et remet sur le tapis ses connaissances aussi bien académiques qu’en termes de best practices régulièrement en suivant des séminaires, en participant à des conférences et des congrès ou en se payant une formation longue durée, diplômante ou pas.
Brahim Habriche. La Vie éco

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