lundi 27 avril 2015

Emotional freedom technique



C’est quoi l’EFT ?

Réponse Mme Hafssa EL BAKKALI
L’EFT est l’abréviation de : Emotional freedom technique ou la technique de libération émotionnelle. C’est une technique très efficace basée sur la stimulation par tapotement de points situés sur des méridiens d’acupuncture en verbalisant toutes les informations concernant le problème à résoudre et en s’acceptant soi-même de façon inconditionnelle. C’est une méthode qui a été fondée par Gary Craig, ingénieur de Stanford, passionné par la psychologie. Il a suivi de nombreuses formations à la recherche d’outils pouvant améliorer le développement personnel. Une d’elles est la formation du Dr. R. Callahan- psychologue, qui en quelques minutes, soulage les gens de peurs intenses en se basant sur la technique des méridiens. Gary Craig a essayé donc de simplifier les choses en pensant à un concept de « remise en état complète » et crée donc l’EFT qu’il met en pratique vers 1991.

sur quoi se fonde t-elle en fait cette technique d’EFT ?

Réponse Mme Hafssa EL BAKKALI
L’EFT est fondée sur la découverte des déséquilibres dans le système énergétique corporel, ces derniers ont de profonds effets sur la psychologie de la personne. Son principe de base est clair « la cause de toute émotion négative est une perturbation du système énergétique ».
L’électroencéphalographe EEG et l’électrocardiographe ECG démontrent qu’il existe de l’électricité dans le corps. Le premier enregistre l’activité cérébrale et le deuxième celle du cœur. Notre système électrique est essentiel à notre santé ; Lorsque l’énergie arrête de circuler normalement, c’est qu’il y a un danger à confronter.
L'EFT est un processus simple et puissant qui peut influencer profondément notre santé physique et psychique. Elle est destinée à faire partie des outils majeurs de guérison du 21ème siècle. Facile, efficace et produit des résultats étonnants, l’EFT aide non seulement à guérir les traumatismes émotionnels mais aussi les symptômes physiques.
L’EFT ré-harmonise l’ensemble de nos énergies en tapotant près des extrémités des méridiens et en conséquence, améliorer la santé physique et émotionnelle.

Comment cela se fait pratiquement ?

Réponse Mme Hafssa EL BAKKALI
Deux Principales étapes forment la recette de base de l’EFT:
1-La préparation :
Le système énergétique est sujet à une interférence électrique qui peut empêcher l'effet harmonisant des techniques de tapotement. Il faut ainsi s'assurer qu’il est vraiment  bien orienté avant de tenter de dégager ses perturbations. Si vous insérez les piles à l'envers, l’engin ne fonctionnerait pas, c'est exactement ce qui se produit lorsqu'il y a une polarité inversée dans le système énergétique. C'est comme si vos piles étaient à l'envers. Le comportement est dérangé à certains niveaux. Cette polarité inversée est appelée «Inversion psychologique ».
L'inversion psychologique est causée par des pensées négatives et auto destructrices qui se produisent au niveau du subconscient. Si l'inversion est présente, elle arrête toute tentative de guérison, y compris l'EFT. Elle doit donc être corrigée afin que la recette de base soit réussie.
Cette étape consiste à répéter une affirmation positive à maintes fois dans quelques conditions bien définies.

2-La séquence : c’est l’étape où commence le tapotement sur les points énergétiques, on parle bien des points suivants :
Le point Karaté ; le début du sourcil ; le coin de l’œil ;  sous l’œil ; sous le nez ; sous la bouche ; la clavicule ; sous les bras ; sous le sein ; le coin de l’ongle du pouce, de l’index, du majeur, de l’auriculaire et le point de gamme.
En fait, ce tapotement n’est pas fait n’importe comment, il a été très bien étudié pour activer et affiner le cerveau : en faisant des mouvements oculaires, en fredonnant et en comptant. Lorsque les yeux se déplacent, le cerveau est stimulé par certains nerfs qui y sont reliés. En fredonnant, le côté droit du cerveau est stimulé et c’est bien le côté créatif. Celui du côté gauche est stimulé en comptant et c’est bien le côté logique.

Le traitement EFT exige-t-il un retour sur ses propres sources de stress ou d’anxiété?

Réponse Mme Hafssa EL BAKKALI
En EFT, le coach ou le thérapeute n’a pas besoin de connaitre le détail des traumatismes et des souvenirs passés pour être en mesure d’aider. L’EFT respecte les souvenirs mais travaille plutôt au niveau de la véritable cause...la perturbation du système énergétique corporel.
L’EFT comporte très peu de souffrance émotionnelle. Cette technique est plus ou moins sans douleur. On vous demandera de vous souvenir de votre problème, ce qui peut être un peu inconfortable, mais la personne est toujours épargnée de l’acte de revivre la douleur. Sans  prolongation d'un inconfort émotionnel, l’EFT ne fait que connecter l’esprit et le corps et optimiser en conséquent les états des deux !

A qui s’adresse la formation EFT ?

Réponse Mme Hafssa EL BAKKALI
La formation d’EFT, répartie en 2 niveaux, s'adresse en priorité aux coachs ou thérapeutes qui souhaitent acquérir et utiliser une technique leur permettant d’être plus efficaces vis-à-vis de leurs clients (ou patients).
Elle s’adresse aux managers et cadres d’entreprises et à toute personne souhaitant acquérir la capacité de gérer le stress en utilisant les messages des émotions (colère, peur, …) pour avancer et poser les bonnes actions.
La formation permet de maîtriser l’EFT pour s’auto-traiter ou pour traiter chez les autres afin de: 
  • Se libérer des émotions toxiques, tout en conservant l’information positive de l’émotion
  • Se libérer du stress
  • Finir avec les blocages, les peurs et les phobies,
  • Reprendre la responsabilité de sa vie, de remplacer des croyances qui ne nous servent plus par de nouvelles croyances aidantes, dans le cadre personnel ou professionnel.


Mme Hafssa EL BAKKALI

lundi 20 avril 2015

C’est quoi le coaching ?







C’est quoi le coaching ?

Réponse Mme Hafssa EL BAKKALI
Le mot  « coach » est un mot anglais : To coach, en français c’est entraîner, préparer, accompagner, motiver…Plus communément, le terme est associé au milieu sportif et il est apparu dans les pays anglo-saxons en 1980 et en Europe dans les années 90. Sollicité à ses débuts par les cadres dirigeants désireux de bénéficier des techniques sportives à la préparation mentale des champions. Depuis, le coaching a gagné petit à petit toutes les strates hiérarchiques de l’entreprise jusqu’à son expansion aujourd’hui vers le grand public.
Le coaching est un processus pour encourager les individus et les équipes  à fonctionner au top de leurs capacités. Il s’agit entre autres de faire ressortir les points forts des personnes, de les aider à dépasser des barrières et des limites personnelles afin de réaliser le meilleur d’elles-mêmes.
Le but d’entraînement étant de libérer le potentiel pour le porter à son niveau de performance optimal. Il s’agit d’apprendre au coaché à apprendre par lui-même, plutôt que de lui faire ingurgiter un savoir extérieur.

Comment se pratique le coaching ?

Réponse Mme Hafssa EL BAKKALI
Le coach considère que le coaché dispose lui-même de compétences et de ressources pour mettre en œuvre des solutions où le coach ne se limite qu’à l’accompagner progressivement à naviguer dans la complexité et à transformer les freins en une source d’opportunités.
Après une séance de cadrage, une série d’entretiens individuels est programmée avec le coaché pour traiter un problème, un malaise, un dysfonctionnement, ou bien un objectif professionnel ou personnel.
Le coaching est pratiqué dans une situation, une durée ou un terrain privé ou professionnel donné et il peut se dérouler au téléphone, en face à face, en salle ou en plein air.

Quels sont les différents types de coaching ?

Réponse Mme Hafssa EL BAKKALI
En fait, on distingue le coaching professionnel de celui personnel ainsi que le coaching individuel et celui des organisations ou des entreprises.
*Le coaching professionnel : appelé également de carrière, il se définit comme une relation suivie dans une période définie qui permet au client d’obtenir des résultats concrets et mesurables dans sa vie professionnelle.
Autrement dit, c’est un accompagnement individuel d'une personne pour le développement de son potentiel et de son savoir-faire dans le cadre d'objectifs professionnels ou pour résoudre des blocages ponctuels.
Le coaching professionnel est adapté à tout cadre, manager ou chef de service désirant devenir plus efficace, performant et contribuant aux résultats attendus par l’entreprise ; aussi le coaching permet au manager d’améliorer les pratiques professionnelles et de s’affirmer face à ses collaborateurs.
C’est un excellent outil aidant à dépasser les défis professionnels et de manier les  difficultés relationnelles. En allant vers un nouveau poste, de nouvelles responsabilités ou bien une nouvelle étape de la vie post-professionnelle, le coaching sert énormément au professionnel pour réussir les étapes et  confronter l’inconnu.
*Le coaching de vie: c’est un accompagnement individuel d’une personne, pour le développement de son potentiel et de son savoir-faire dans le cadre d'objectifs personnels, ou vers l'atteinte d’un projet personnel, indépendamment du cadre professionnel dans lequel elle s’insère.
Le coaching de vie permet au coaché de mieux gérer son temps, de vaincre la procrastination, d’atteindre l’équilibre face aux domaines de la vie…
En phase de deuil, de perte d’emploi, il aide à surmonter les moments difficiles et à s’en sortir plus fort et plus confiant.
* Le coaching des organisations: ou corporate coaching, ceci concerne le coaching de plusieurs équipes ou réseaux, le but étant de mettre en place des infrastructures apprenantes, d’expérimenter et de diffuser de nouveaux modes de pensée et de comportement qui contribueront à modifier de manière organique la culture de l’entreprise.
Des symptômes comme  le surmenage, la mauvaise ambiance au travail, les conflits de pouvoir, les peurs face aux risques, l’incompréhension, le manque d’évolution de carrière, le taux d’absence lié à la fatigue et aux maladies, la faible productivité … sont des points qui influencent négativement les résultats de l’entreprise et auxquels le coaching peut jouer un rôle énorme.

A qui s’adresse la formation Master Coach que vous dispensez?

Réponse Mme Hafssa EL BAKKALI
La formation est destinée à toute personne qui veut travailler sur elle-même, ou avec des membres de son équipe. Les personnes qui demandent une telle formation sont généralement des managers qui souhaitent développer leur charisme et leur aptitude à manager et à motiver leurs équipes, mais s’adresse également à d’autres personnes comme les consultants, formateurs, professionnels des métiers de l’aide comme les médecins, les thérapeutes, ou autres…


Mme Hafssa EL BAKKALI

L’analyse transactionnelle

Qu’est-ce que L’analyse transactionnelle ?

Réponse M.Chafik HARTI
L’analyse transactionnelle ou l’AT est une méthode de traitement des troubles affectifs. Cette  technique a été inventée par Eric Berne dans les années 50. Eric Berne qui est un médecin, psychiatre et psychanalyste et qui avait comme objectif d’élaborer un modèle de fonctionnement psychologique et interpersonnel tout en réduisant la durée de la psychothérapie et en la rendant accessible à toutes les couches y compris celles moins aisées. L’Analyse transactionnelle utilise 4 méthodes principales pour comprendre le comportement humain :
*l’analyse structurale  qui permet de comprendre ce qui se passe à l’intérieur d’une personne;
*l’analyse transactionnelle qui permet de saisir ce qui se joue entre deux personnes;
*l’analyse spécifique des jeux et des rackets, qui permet de comprendre certains types de transactions dont le dénouement comporte des sentiments désagréables ou qui se terminent mal ;
*l’analyse du scénario qui permet de comprendre le plan de vie suivi par une personne.
L’Association Internationale d’Analyse Transactionnelle la définit comme une théorie de la personnalité et une psychothérapie systématique en vue d’une croissance personnelle et d’un changement personnel.

Quels sont ses principaux concepts ?

Réponse M.Chafik HARTI
Les états du moi, les transactions, les besoins de base, les positions de vie, le racket, le scénario de vie, les jeux psychologiques et l’autonomie sont considérés comme les principaux concepts de la méthode.
*Commençant par les états du moi, un état du moi est l’un des premiers concepts mis à jour par Eric Berne et c’est un des piliers de la théorie. Il désigne le système de pensées et de sentiments mis en évidence par un type de comportement correspondant. Ce concept ne doit pas être confondu avec le ça, le moi et le surmoi de Freud.
Le Parent, l’Adulte et l’Enfant constituent les états du moi et forment ensemble la personnalité de l’individu-signalons que l’usage de la majuscule est exigé pour faire la distinction-. Les 3 états du moi conservent les pensées, les sentiments et les comportements mais ce qui diffère, c’est que chacun des états conserve ceux relatifs à une période ou modèle donné. Le Parent intègre ceux des parents tels quels et tels qu’on les a lui  enseignés, l’Enfant comme les a vécus en période de son développement et l’Adulte se réfère à la réalité d’ici et maintenant.
Durant toute notre vie, nous observons nos parents, nous intériorisons ce qu’ils font, ce qu’ils disent, comment ils pensent, comment ils analysent et comment ils agissent ; nous faisons appel à nos expériences de l’enfance, nos émotions de l’époque et nos réactions et nous référons à notre vécu de l’instant et de notre réalité actuelle…et ce qui importe dans tout cela c’est que tout est gravé et à chaque moment on peut apparaitre avec une des 3 casquettes ainsi qu’aborder la réalité selon une des 3 références.
*Une transaction est un échange de signes de reconnaissance, verbal ou non verbal, entre deux états du moi constitué d'un stimulus et d'une réponse à ce stimulus. L'analyse des transactions permet de comprendre comment nous communiquons, de repérer et de traiter les dysfonctionnements dans la communication.
Les transactions peuvent être :
-Simples complémentaires : c’est le cas quand l’état du moi visé est celui qui répond.
-Simples croisées : l’état du moi émetteur reçoit une réponse d’un état du moi autre que celui visé, ou bien l’état du moi répondeur vise un autre état du moi que celui qui a émis la question.
-Cachées ou à double fond : ce sont des transactions dites complexes parce qu’une seule phrase comporte deux messages. Le premier message est appelé le message social, ce sont les mots prononcés, ce qui est dit verbalement. Le second est le message caché ou psychologique, ce sont les non-dits, mais qui peuvent – ou non – être très bien entendus par son interlocuteur. L’une des formes bien connues de ce type de communication sont les sous-entendus.
*Les besoins de base : Eric Berne s’est interrogé sur nos besoins de base, qu’il a appelé ‘’soifs’’ par analogie à la nutrition. On parle de 3 besoins ou soifs :
-Les besoins de structure : c’est le besoin d’avoir des limites pour se sentir rassuré et pouvoir pardonner soi-même quand on n’arrive pas à tout faire. C’est également le besoin de structurer son temps, sa journée et sa vie. Trop de charges fatigue et trop de rien faire fatigue également ainsi que grâce à la structuration on reste en équilibre.
-Les besoins de stimulation : c’est le besoin de rester en contact vif avec le monde et la vie dans son ensemble. C’est le besoin également de nourrir ses sens, de les stimuler, et de les faire vivre.
-Les besoins de reconnaissance :il s’agit du profond besoin qu’on a tous d’être connu et reconnu par autrui, le besoin d’être récompensé par un sourire, un mot, des applaudis…cette soif de reconnaissance varie d’une personne à l’autre en degré et en manière exigés.
*Les positions de vie : l’AT se base sur une hypothèse disant que la personne dès son jeune âge possède un certain nombre de certitudes sur lui-même et le monde qui l’entoure. On parle aussi de position OK avec deux possibilités OK+ et OK-.
*Le sentiment de racket : En Analyse Transactionnelle on considère qu'il y a 4 émotions de base : la joie, la tristesse, la colère, la peur. Mais dès notre enfance on commence à apprendre à refouler quelques-uns, à étouffer les autres en les remplaçant par des émotions disant autorisées. Ces derniers sont qualifiés de rackets ou parasites. Pourquoi refouler ces sentiments ? C’est tout simplement pour obtenir la reconnaissance et satisfaire un des besoins de base cités ci-dessus.
*Le scénario de vie : le scénario est défini comme un plan de vie inconscient reposant sur des décisions prises dans l'enfance, renforcées par les parents, justifiées par les événements ultérieurs, aboutissant à une fin prévisible et choisie. Ce concept permet de comprendre que les gens prennent dans l'enfance des décisions pour survivre et répondre à leurs besoins, et que plus tard ils continuent inconsciemment à se conformer à ces décisions même si elles sont dommageables.
*Les jeux psychologiques : c’est  le déroulement d’une série de transactionscachées, complémentaires, progressant vers un résultat bien défini, prévisible. Cela consiste sur en un échange entre deux ou plusieurs personnes dont le but réel pour chacun n’est pas la poursuite de la discussion au niveau de ce qui est dit mais de ce qui est dit et qui ne s’entend pas, le non-verbal ou le non-dit.
*L’autonomie : c’est un chemin, devenir autonome en analyse transactionnelle c’est développer la faculté à parcourir la vie en faisant des choix clairs et en les assumant, à avoir conscience de ses propres besoins et à savoir les satisfaire.

L’Analyse Transactionnelle…ça sert à quoi ?

Réponse M.Chafik HARTI
L’AT s’intéresse à tout ce qui concerne les relations humaines que ce soit la relation avec soi-même ou avec autrui. Parlant des relations, c’est évoquer tous les domaines de la vie ceux professionnels et personnels inclus.
Cependant, il y a des domaines qu’on considère comme des champs de spécialisation :
*En psychothérapie: l’AT est un outil parfaitement pratique et efficace pour les psychothérapeutes, ces derniers se basent sur la vision de la personnalité proposée par Eric Berne. La communication est encore mieux facilitée et la compréhension du patient est rapidement atteinte.
*En éducation et formation : un formateur maitrisant l’AT trouvera moins de difficultés à faire apprendre les élèves ou les étudiants. Le formateur s’adapte aux personnalités, communique et transmet mieux l’information et le savoir en outre d’avoir la capacité de contribuer au développement personnel et professionnel des apprentis.
*En organisation : c’est un moyen pour fructifier la communication, réduire les conflits, aligner les objectifs organisationnels à ceux du personnel, faire adhérer les parties prenantes aux projets de l’organisation…
Bref, l’AT sera trop bénéfique pour toute personne dont le travail quotidien implique le contact et l’échange, et partant du principe qu’on est des êtres sociaux ayant un besoin féroce de communication on peut déduire que cet outil est un vrai gisement à exploiter par nous tous !


M.Chafik HARTI



    dimanche 12 avril 2015

    les risques psychosociaux


    Les risques psychosociaux ne sont plus un phénomène ignoré. Pourtant, ils sont encore difficiles à traiter et analyser. Encore trop souvent, les entreprises viennent à se préoccuper de la problématique des RPS au moment où surviennent des conséquences parfois irréversibles.
    La prévention est aujourd’hui nécessaire pour créer des conditions propices au bien-être et à la qualité de vie au travail. Bien que cela soit difficile à mettre en œuvre, les entreprises comprennent que le travail peut être source de satisfaction, de créativité et d’épanouissement de l’individu, des circonstances bénéfiques à long terme pour tous.

    Mieux connaître les risques psychosociaux

    On qualifie de « risques psychosociaux » (ou RPS) les éléments qui portent atteinte à l’intégrité physique et à la santé mentale des salariés au sein de leur environnement professionnel. Ces risques peuvent recouvrir différentes formes : le stress, parmi les plus connus, mais aussi le harcèlement,l’épuisement professionnel et même la violence au travail. Ils sont la cause de plusieurs maux etpathologies (problèmes de sommeil, dépression, troubles musculo-squelettiques, maladies psychosomatiques, etc.).
    L’INSERM définit les RPS comme la combinaison d’un grand nombre de variables, à l’intersection des dimensions individuelles, collectives et organisationnelles de l’activité professionnelle, d’où leur complexité et leur caractère souvent composite.

    Les RPS les plus répandus

    Le stress

    Le stress professionnel  se caractérise par un déséquilibre entre les contraintes imposées par son activité professionnelle (temps réduit, conflits avec la hiérarchie ou les collègues, surcharge de travail…)et les ressources dont une personne dispose pour travailler dans un tel environnement. Et ceci est tout à fait subjectif puisque ces deux caractéristiques sont mesurées selon la perception de cette personne.
    Il y a deux sortes de stress :
    • le stress aigu : la personne doit affronter un stress ponctuel
    • le stress chronique : la personne fait face à des situations de stress à répétition voire même qui s’accumulent.
    Les facteurs de stress au travail sont jugés d’autant plus « toxiques » s’ils s’inscrivent dans la durée et sont subis par le travailleurL’accumulation de stress dits « antagonistes » est également source de maladies chez les salariés. C’est le principe exposé par le « job strain » de Karasek quand on exige du travailleur une forte productivité mais qu’il n’a qu’une faible marge de manœuvre ou encore dans le modèle Siegrist qui combine une forte exigence de productivité à de faibles bénéfices retirés de ce travail.

    Épuisement professionnel (« burnout »)

    L’épuisement professionnel est ce que l’on peut appeler le niveau supérieur d’une situation de stress prolongée. En effet, ce « burnout » est fréquemment la conséquence d’un investissement personnel et affectif important dans son activité professionnelle. On peut ainsi souvent le croiser dans les professions en lien avec la formation, la santé ou l’aide sociale.
    L’épuisement professionnel peut se manifester de la manière suivante : désintérêt pour le contenu de son travail,épuisement physique, mental, émotionnel ou encore dépréciation de ses propres résultats.

    Stress, dépression, burn outHarcèlement moral

    C’est une forme de RPS qui existe depuis des siècles mais à qui on a véritablement donné un nom seulement dans les années 1980. C’estHeinz Leymann qui l’a nommé sous le terme anglais « Mobbing », terme qui signifie « l’action d’une foule assaillant une personne ». En effet, le harcèlement moral réside dans l’intention, pour une personne ou un groupe de personnes, de nuire à une ou plusieurs autres personnes.
    C’est une action aujourd’hui punie par la loi tant elle constitue un désir volontaire d’atteindre l’intégrité d’une personne. Le harcèlement moral a des conséquences graves pour un salarié : cela remet non seulement en cause son droit au travail mais également son équilibre personnel, celui de sa famille et sa santé. Et c’est pourtant l’une des formes de violence les plus répandues aujourd’hui dans le monde professionnel.

    Violence et agressions

    La violence au travail peut se rencontrer à l’extérieur comme l’intérieur de l’entreprise. Elle peut être doncdu fait des clients comme des collègues par exemple et recouvrir des dimensions plus ou moins graves (harcèlement moral, agressions sexuelles…).
    Certains secteurs d’activité sont plus touchés que d’autres par la violence externe. Les activités de servicemultiplient les contacts qui peuvent créer des tensions voire dégénérer en conflits. Lesactivités dans lesquelles des personnes manipulent des objets de valeur (banques, bijouteries…) sont fréquemment à la une en termes d’agressions plus ou moins graves.
    Pour ce qui est des violences internes, on constate généralement deux choses :
    • l’auteur est fréquemment une personne bien intégrée à l’entreprise (il croit alors pouvoir justifier davantage son attitude)
    • la victime n’est pas nécessairement une personne jugée comme fragile (femme, jeune)

    Causes et conséquences des risques psychosociaux : une dimension complexe

    Les causes des risques psychosociaux

    La complexité des risques psychosociaux réside dans le fait que de multiples facteurs en sont à l’origine. En voici une liste non-exhaustive.

    Facteurs liés à l’environnement socio-économique de l’entreprise

    • Incertitude sur le devenir de son emploi voire même de l’entreprise,
    • Exigences accrues de compétitivité au niveau national et international.

    Facteurs liés aux relations de travail

    • Management déficient, autoritaire, peu participatif,
    • Absence d’entraide entre collègues et hiérarchies,
    • Absence ou faible reconnaissance du travail accompli.

    charge de travail  et risque psychosociauxFacteurs liés à l’organisation du travail 

    • Exigences contradictoires (vite et bien ? le client ou les quotas ?),
    • Répartition des tâches et planification hors de contrôle,
    • Contrats de travail instables (contrats précaires, sous-traitance),
    • Horaires de travail inadaptés (à la vie sociale et familiale, aux rythmes biologiques),
    • Missions imprécises,
    • Modes d’organisation modernes (polyvalence, flux tendu)

    Facteurs liés à la tâche ou liés au contenu du travail à effectuer

    • Risques liés à l’accomplissement de sa tâche (une erreur médicale pour un chirurgien),
    • Qualité de travail demandée très exigeante (une demande de forte précision),
    • Quantité démesurée de travail (une demande de fort rendement, une pression temporelle),
    • Difficultés liées aux missions (l’absence d’autonomie, la répétition).

    Facteurs liés à l’environnement physique et technique

    • Conception inadaptée des espaces de travail (éclairage…),
    • Nuisances physiques (bruit, chaleur, humidité).
    Chacun de ces facteurs, combinés à plusieurs des autres, va favoriser l’émergence de risques psychosociaux. Depuis bien des années, il est difficile d’arriver à maintenir tous ces indicateurs au beau fixe et nombreux sont les RPS cités chaque jour dans les médias.

    Les conséquences des risques psychosociaux

    Les RPS ont des impacts négatifs tant sur les travailleurs que sur leur entreprise.

    Des conséquences pour les salariés…

    Les risques psychosociaux peuvent engendrer des pathologies voire des accidents du travail et avoir des conséquences irréversibles :
    • troubles émotionnels
    • troubles du sommeil : peuvent altérer la vigilance
    • troubles digestifs : coliques, gastralgies, gastrites, colopathies…
    • hypertension
    • problèmes cardio-vasculaires et lipidiques
    • troubles métaboliques
    • troubles musculo-squelettiques (le stress est aujourd’hui reconnu comme étant une cause évidente de ces TMS)
    • troubles anxio-dépressifs
    suicide ou tentative de suicide (une expertise médicale ou psychologique est nécessaire pour établir un lien entre le suicide et le travail)

    … et pour les entreprises

    Ce qui impacte un salarié se répercute sur la bonne marche de son entreprise.
    • absentéisme : une absence du travail peut être plus ou moins justifiée. Bien sûr, on s’interrogera plus facilement si le salarié vient à manquer une journée en début ou en fin de semaine par exemple. Les absences pour « mauvaise raison » ou pour une maladie peu handicapante sont le signe d’un désinvestissement du travail au profit de la vie extraprofessionnelle.
    • productivité en baisse
    • grèves, mouvements sociaux, procédures judiciaires (cas du harcèlement notamment)
    • augmentation du turn over (taux de rotation du personnel) : que celui-ci soit directement du fait des salariés (démission) ou non (licenciement, inaptitude, départ en retraite anticipée)
    • actes de malveillance ou de violence au travail : comme nous l’avons vu précédemment, ils sont tant bien une cause qu’une conséquence
    La prise de conscience de toutes les dimensions des RPS amènent aujourd’hui tous les acteurs de l’entreprise à réfléchir à cette problématique. Mais cela ne s’arrête pas là : toute la société est concernée.

    Agir pour prévenir les risques psychosociaux

    Difficile de mettre en place des actions de prévention lorsque l’on ne sait pas comment gérer le phénomène des risques psychosociaux. Nombre d’entreprises s’attachent donc aujourd’hui à en détecter les signes grâce non seulement à des études qualitatives mais aussi par le biais d’observations.
    Bien souvent, ce sont les conséquences des RPS qui se font remarquer. Néanmoins, de plus en plus d’entreprises, avec l’aide des partenaires sociaux et tous les acteurs de l’entreprise, parviennent à mettre en place des analyses sur les facteurs que sont par exemple l’organisation du travail et l’agencement des zones de travail.
    La prévention des risques psychosociaux n’a réellement été initiée que dans les années 2000 avec des accords nationaux interprofessionnels sur le stress principalement.
    Diagnostiquer précisément les facteurs de risques psychosociaux dans le but de les éviter ou du moins limiter leurs conséquences est très difficile. En effet, chaque entreprise est unique et peut rencontrer des situations tout à fait différentes des autres. La résolution des problèmes fait donc appel à desmesures spécifiques. Par ailleurs, il est judicieux, pour garantir une certaine efficacité, de prendre les mesures nécessaires en concertation avec tous les acteurs concernés de l’entreprise (le CHSCTnotamment). D’autres organismes peuvent apporter leur aide :
    • les organismes de prévention : CRAM, MSA, ANACT et ARACT, OPPPBTP…
    • les services de santé au travail
    • des consultants extérieurs…
    • des médecins du travail spécialisés en gestion du stress au travail
    • les IPRP spécialisés en ergonomie, en psycho-ergonomie ou en organisation du travail

    Une prévention à trois temps

    Les actions de prévention peuvent intervenir à trois moments bien distincts.
    • La prévention primaire
      Elle correspond à l’ensemble des actions ayant pour but d’identifier et éliminer les facteurs de risque à la source. La prévention primaire est idéale dans la mesure où l’on évite les problèmes avant qu’ils ne se posent. Néanmoins, elle est très complexe à mettre en place : il faut établir un panel très étendu de situations possibles et donc d’actions d’anticipation.
    • La prévention secondaire
      Elle vise à limiter les conséquences des RPS sur les personnes présentant déjà des symptômes. C’est une prévention appelée « corrective » qui intervient seulement sur une partie des facteurs, les facteurs que l’entreprise aura le plus facilement repérés après la mise en œuvre d’une démarche de détection des RPS.
    • La prévention tertiaire
      C’est le niveau le plus insuffisant mais qui peut néanmoins marquer le début d’une réflexion pour l’entreprise. La prévention tertiaire consiste à intervenir sur une personne ou un groupe de personnes déjà atteintes pour que leur état ne s’aggrave pas. Elle englobe des actions menées dans l’urgence pour aider les travailleurs en incapacité de faire leur travail
    De manière plus pratique, si l’on prend l’exemple du stress. La prévention primaire consiste à réduire celui-ci avant l’apparition d’un stress chronique. Les programmes de « gestion individuelle du stress » sont les actions les plus fréquentes de la prévention secondaire. En ce qui concerne la prévention tertiaire, pour un individu présentant des troubles anxio-dépressifs dus au stress par exemple, il s’agit plutôt de mettre en place une psychothérapie.
    La prévention est essentielle dans le traitement des risques psychosociaux. Et il est important qu’elletienne compte des individualités pour être efficace. En effet, instaurer des réunions de débriefing est souvent efficace lorsque des tensions sont constatées dans un groupe. Néanmoins, chaque individu réagit différemment et instaurer des solutions adaptées est donc plus efficace à long terme.

    addiction au café et risque psychosociauxDétecter les symptômes sur les individus

    On classe généralement les symptômes des RPS en trois classes :
    • Les symptômes physiques : migraines et maux de tête, muscles tendus, fatigue inexpliquée, digestion difficile, malaises, etc.
    • Les symptômes psychologiques : agacement, inquiétude, énervement, découragement, tension, problèmes de sommeil, insatisfaction, crises de larmes, etc. autant d’émotions qui s’ajoutent les unes aux autres
    • Les symptômes comportementaux : addictions de plus en plus prononcées au café, au tabac et/ou à l’alcool, troubles alimentaires (anorexie, boulimie), tendance à l’isolement, agressivité, etc.
    Tous ces symptômes varient en fonction de chaque individu et chaque situation, d’où leur aspect complexe. Il est donc fondamental d’analyser chaque individu avec beaucoup de précautions.

    Dépister les risques au niveau de l’entreprise

    Avant de déclencher des actions de prévention, l’entreprise a besoin de déterminer si cela est nécessaire et dans quelle mesure. Pour ce faire, plusieurs indicateurs peuvent être analysés. L’entreprise retiendra les indicateurs pertinents dans sa situation.
    Au niveau du fonctionnement de l’entreprise
    • Aménagement des horaires de travail (absentéisme, horaires atypiques…)
    • Mouvements du personnel (Turn over, postes non pourvus, proportion de travailleurs temporaires…)
    • Activité de l’entreprise (défauts de production…)
    • Relations sociales (moyens et actions du CHSCT…)
    • Formation et rémunération (pourcentage de salariés dont le salaire dépend du rendement…)
    • Organisation du travail (existence de flux tendus, pauses…)
    Au niveau de la santé et de la sécurité des salariés
    • Accidents du travail (taux de fréquence et de gravité, causes des accidents…)
    • Maladies professionnelles (nombre de troubles musculo-squelettiques déclarés ou reconnus…)
    • Situations graves (tentatives de suicide ou suicide, harcèlement moral ou sexuel reconnu, violences physiques)
    • Situations dégradées (plaintes pour harcèlement, violences verbales)
    • Stress chronique (nombre de symptômes physiques ou émotionnels, recours à des substances psychoactives…)
    • Pathologies diagnostiquées et prises en charge (hypertension, dépression, anxiété…)
    • Activité du service de santé au travail (nombre de visites spontanées, durée moyenne des consultations…)
    L’analyse doit porter sur la variation de ces indicateurs au cours du temps ainsi que les disparités au sein de l’entreprise ou par rapport aux données nationales. Leur suivi au cours de la mise en place des actions de prévention permettra d’évaluer les bénéfices de celles-ci.

     

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